Me Epstein et Me Chouai ont rendu quatre jugements de la justice française mettant en cause la qualité de l’expert qui a publié le rapport d’audit dont l’ancien PDG du Crtv a été inculpé.
L’affaire a été renvoyée pour la 67e fois. Deux avocats volontaires de nationalité française ont participé à l’audience du Tribunal pénal spécial (Tcs) le 28 mai 2021. C’était dans le cadre d’une affaire entre l’Etat du Cameroun et Amadou Vamoulké, l’ancien directeur général du Crtv, incarcéré à la prison centrale de Yaoundé depuis juillet 2016 pour des soupçons de détournement financier. Me Epstein et Me Chouai sont ces deux conseillers français venus rejoindre une équipe de défense composée de Me Alice Nkom et Me Antoine Pondi Pondi. L’ancien directeur général de la CRTV a comparu hier à propos du deuxième cas. Il avait été inculpé sur la base d’un rapport comptable selon lequel Charles Ndongo, l’actuel directeur du Crtv, avait vérifié la gestion de son prédécesseur. L’accusé plaide pour la 68e fois depuis son arrestation.
Le suspect n’a finalement pas été entendu par ses avocats (enquête principale). Me Alice Nkom explique que l’audience du 28 mai 2021 a été marquée par un moment fort: «Nos confrères de Paris nous ont apporté des documents rares», explique l’avocat. Elle confirme que ces collègues de nationalité française se sont présentés à l’audience avec quatre arrêts de la justice française contre l’expert désigné par la CRTV pour surveiller la gestion de l’entreprise sous l’ère Vamoulké (2005-2016). L’expert «non assermenté», désigné par la CRTV, n’a pas été autorisé à exercer en France. Ce rapport d’audit est le seul document utilisé par l’Accusation pour inculper Amadou Vamoulké dans le cadre de la seconde affaire. “Le Cameroun étant lié à la France par un traité judiciaire, un jugement rendu dans la juridiction française est valable au Cameroun”, a déclaré Me Alice Nkom. Ces quatre jugements sont soumis au président du tribunal de première instance pour authentification depuis le 19 mai 2021. Ces jugements ayant été soumis au tribunal de première instance, les avocats de Vamoulké ne savent pas ce qu’il est advenu de ces documents. Les avocats de Vamoulké ont l’intention de s’appuyer sur ces déclarations pour justifier leur client. L’affaire a été reportée au 31 mai 2021. Il s’agit du 67e report depuis l’ouverture des audiences des deux affaires dans lesquelles Vamoulké est poursuivi.
Les avocats de Vamoulké affirment que l’expert qui a rédigé le rapport ayant conduit aux charges retenues contre Amadou Vamoulké a été désigné en violation du droit camerounais: “ Seules des institutions telles que le Contrôle suprême de l’État, la Chambre de la Cour suprême et l’enquête préliminaire de la police ou la gendarmerie peut conduire à des poursuites judiciaires », note Me Alice Nkom. Amadou Vamoulké est également apparu dans une autre affaire le poursuivant pour détournement de fonds publics (redevances audiovisuelles) de près de quatre milliards de francs CFA. Il est mis en examen dans cette première liaison avec Polycarpe Abah, l’ancien directeur fiscal. Le 25 mai 2021, plusieurs organisations de défense des droits humains telles que le Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac), Reporters sans frontières (Rsf) et Media Defence ont signé une pétition pour la libération de Vamouké. Ces organisations dénoncent le harcèlement judiciaire, dont Amadou Vamouké est victime depuis son arrestation.
Prince Nguimbous
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