Lancée par le club d’économie sociale et solidaire d’Alfortville, l’opération propose à de jeunes étudiants d’Ile-de-France de faire du télétravail ou d’étudier dans l’un des huit sites partenaires du Val-de-Marne. Une solution pour briser l’isolement.
La solitude causée par le télétravail, Zelia n’en pouvait plus. La jeune fille de 19 ans est en première année de master à l’Université Paris-Saclay de Gif-sur-Yvette (Essonne). Depuis le début de l’année, elle suit des cours chez elle à Massy, dans un appartement qu’elle partage avec deux colocataires.
«Au début, je pensais que c’était génial de travailler à domicile. Mais depuis janvier, cela a commencé à devenir difficile », dit-elle. Ce rythme de vie, constitué d’isolement et de travail seul, les yeux fixés sur un écran d’ordinateur, est devenu invivable pour l’étudiante.
Mais ces derniers jours, le jeune normand est revenu au travail collectif. Lors d’un stage dans un média en ligne dédié à l’agriculture, elle a télétravaillé de l’espace de coworking (travail partagé) Laplace à Be, à Arcueil (Val-de-Marne). Et c’est un soulagement.
Quarante places sont disponibles chaque jour
Zelia profite des 1000 places gratuites pour étudiants lancées par le club de l’économie sociale et solidaire (club ESS) d’Alfortville. Chaque jour une quarantaine de places sont disponibles gratuitement pour les étudiants qui souhaitent travailler dans un espace commun partenaire de l’association.
«Parmi les huit lieux d’accueil se trouvent des restaurants, des espaces de coworking ou des tiers-lieux à vocation culturelle. Les jeunes peuvent venir étudier, travailler pour ceux qui font un stage ou simplement avoir accès à Internet », explique Laurent Goutodier, président du club ESS et fondateur de Coworkcity à Alfortville. Il vous suffit de vous rendre sur le site de l’association pour réserver une place.
” Discuter “
Zelia a choisi Laplace pour être. Quatre fois par semaine, elle s’assied devant l’un des vingt-quatre bureaux disponibles sur l’espace de travail de 160 m2. Au lieu de travailler à domicile, l’étudiant préfère voyager «pour faire une vraie pause entre le domicile et le travail», mais surtout «pour s’entretenir pendant les pauses et l’après-midi».
Zelia partage son déjeuner avec Valentine Tézier, la fondatrice du lieu qui souhaite accompagner les étudiants moralement et professionnellement: «L’idée n’est pas seulement d’offrir un bureau aux étudiants, je suis aussi là pour les aider et répondre à leurs questions. un peu comme un deuxième tuteur ».

Valentine a inauguré cet espace de travail en septembre dernier. Jusqu’en février, les travailleurs étaient rares. «L’endroit était vide, les gens de Covid ne voulant pas vraiment travailler dans les espaces communs», explique-t-elle. «Les étudiants étaient dans le besoin. Certains ont vécu et étudié dans des appartements d’à peine 10 m2 ». Il est donc logique qu’ils aient intégré le dispositif de Laurent Goutodier pour dynamiser les jeunes.
Télétravail, même en milieu rural
Zelia reste l’étudiante la plus fidèle à l’espace d’Arcueil, d’autres ne viennent qu’occasionnellement pour une journée. Car c’est l’originalité de ce projet solidaire: les jeunes peuvent, selon leurs envies et disponibilités, choisir le lieu où ils souhaitent faire du télétravail. Il est même possible de le faire au milieu d’un champ agricole, sur le plateau de Briard. «La responsable de l’atelier de Bombylius ouvre les portes de sa ferme aux étudiants pour qu’ils étudient en milieu rural. Il y a même une cuisine commune et vous pouvez faire quelque chose vous-même dans le potager », se réjouit Laurent Goutodier.
L’opération, en collaboration avec l’Université Paris Est Créteil et le département du Val-de-Marne, prendra fin lorsque les 1 000 places auront été téléchargées par les étudiants.
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Ref. : leparisien.fr