Du haut du belvédère des Caillettes, contemplez la plus grande forêt domaniale de France, qui s’étire en arc de plus de 60 km de long. Signaler.

On s’attend presque à voir Obélix, un sanglier sous le bras. Ou, plus probablement, Getafix, crochet à la main, cueillant les herbes pour sa potion. Après tout, lorsque Jules César convoque le rassemblement des druides dans la forêt de Carnutes, il cherche les lieux du centre de la France. De cette vaste étendue d’arbres, il ne reste plus que 50000 hectares de forêt d’Orléans (Loiret), dont 35000 forêt domaniale – ce qui en fait néanmoins la plus grande forêt domaniale de France. Au centre se trouve le belvédère des Caillettes.

«Nous avons trouvé des pointes de flèches et des éclats de pierre écaillés, datant de -8000 à -3000 avant JC», explique Philippe Boiron, guide au centre de formation Call of the woods. A cette époque, on peut même imaginer une forêt s’étendant «de l’océan Atlantique à l’Oural, peuplée d’orignaux, d’aurochs, de bisons et de loups».

Le belvédère des Caillettes est situé au cœur de la forêt d'Orléans.
Le belvédère des Caillettes est situé au cœur de la forêt d’Orléans. LP / Delphine Goldsztejn

Réduite de siècle en siècle, la forêt d’Orléans doit sa survie … à son sol pourri! «Nous sommes au fond d’une rivière de l’ère tertiaire. Vous ne pouvez rien cultiver ici sans engrais. Le professeur de sport connaît la forêt comme sa poche. C’est pour elle que ce fils du Massif Central a accepté de rester en Beauce, qui étend ses champs de blé, betterave et colza à perte de vue.

Du haut du belvédère, installé au point culminant (170 m) à 20,5 m du sol, on aperçoit les tours de la cathédrale d’Orléans et celles, moins gothiques, de la centrale nucléaire de Dampierre. -Et-Burly. «Nous sommes à la ligne de partage des eaux», déclare notre guide. Une goutte de pluie qui tombe ici finit dans la Loire. Si elle y tombe, elle ira sur la Seine. “

Grues et ciel dégagé

Des arbres partout. C’est un peu comme regarder la mer de nuages ​​depuis un avion. La forêt forme un arc qui va d’Orléans à Gien: 60 kilomètres de long et 5 à 60 kilomètres de large. Philippe Boiron pointe ici le vert fluo des hêtres, là les feuilles jaunies des chênes, ailleurs les tons orangés des pins sylvestres et l’écorce blanche des bouleaux. L’endroit est très prisé des ornithologues qui observent le passage des grues en février. Et aussi la joie des astronomes amateurs qui peuvent scruter le ciel loin de toute pollution lumineuse.


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Au sol, entre la salsifis des prés et les pissenlits, quelques pousses de fraises des bois attirent le regard des gourmets. Peu de chance qu’Attila fasse une salade en assiégeant Orléans en 451, mais il avait bel et bien installé son campement dans les bois dont les ressources semblent inépuisables. “Semble” seul.

Parce qu’en 1830 les forêts étaient de véritables supermarchés. «Les enfants font paître les moutons, les femmes cueillent des baies et des plantes sauvages, les hommes chassent», explique le fondateur de Forest Call. Pendant longtemps, l’économie de Nibelle, la ville voisine, reposait sur deux industries très consommatrices de bois: le charbon et la briqueterie. La forêt d’Orléans est réduite au chagrin: 25 000 hectares malheureux. Paradoxalement, il recommence à respirer avec l’arrivée du charbon industriel. Les parcelles manquantes sont plantées de conifères. Et maintenant, il est à nouveau menacé.

L'Office national des forêts, qui gère la gestion des forêts domaniales, s'est engagé à préserver la biodiversité.  «Pour le moment, il ne coupe pas et laisse trois arbres morts par hectare.
L’Office national des forêts, qui gère la gestion des forêts domaniales, s’est engagé à préserver la biodiversité. «Pour le moment, il ne coupe pas et laisse trois arbres morts par hectare. “ LP / Delphine Goldsztejn

«D’une part, nous voulons des forêts rentables et rapides pour fournir de l’énergie. D’autre part, nous devons faire face aux défis du réchauffement climatique, dont les arbres nous protègent encore », explique Philippe Boiron, qui invite les climato-sceptiques à lui rendre visite. Les pins, les hêtres disparaissent déjà. «J’espère que les chênes tiendront. “

L’Office national des forêts (ONF), qui gère la forêt domaniale, s’est engagé à préserver la biodiversité. «Pour le moment, il ne coupe pas et laisse trois arbres morts par hectare. Cet équilibre est délicat mais essentiel pour que l’on puisse admirer longtemps les vestiges de la forêt des Carnutes du haut du belvédère des Caillettes.

NOUS RENCONTRONS … des loutres, des aigles et des balbuzards.

Des sifflets violents interrompent la conversation. Les yeux de Philippe Boiron rayonnent de malice. «Le petit homme est arrivé», sourit-il et laisse son café sur la table de la cuisine de sa maison forestière. L’image renvoyée de son écran d’ordinateur dans la pièce voisine confirme son hypothèse. Un balbuzard pêcheur est venu rendre visite à la femelle qui se reproduit dans un nid de 2 m de diamètre Cet oiseau de proie, qui se nourrit exclusivement de poissons, est arrivé en 1985 et symbolise le renouveau de la forêt.

Ne comptez pas sur Philippe révéler l’emplacement du nid. Si la femelle remarquait notre présence, elle abandonnerait ses petits. Parfois, si le fondateur de Forest Appeal est particulièrement chanceux, il lui arrive de repérer cet impressionnant oiseau en train de pêcher, qui peut atteindre une envergure de 174 cm.

La présence des balbuzards, arrivant en 1985, symbolise le renouvellement de la forêt.
La présence des balbuzards, arrivant en 1985, symbolise le renouvellement de la forêt. LP / Delphine Goldsztejn

Deux autres espèces de grands rapaces sont ici suivies par l’Office National des Forêts: le Chat Botté, qui ne mange que des oiseaux, et le Circaète Jean-le-Blanc dont le régime alimentaire est composé de serpents et d’amphibiens. D’autres animaux reviennent progressivement vivre dans la forêt. L’amoureux de la nature résume: «Un loup a été aperçu dans le Loiret. Les castors et les loutres abondent le long de la Loire. Le chat des forêts est également de retour. “

Tous les matins, il accueille les cerfs qui viennent paître juste devant sa maison, à l’orée de la forêt. «Pendant le rut, ils aboient comme des bergers allemands. C’est un son très rauque, qui peut vous surprendre si vous ne savez pas ce que c’est. “Sans parler des blaireaux, des sangliers, des pics noirs, des cerfs-volants lucans …

NOUS DÉCOUVRONS … D’étranges renflements de la terre

“Voyez-vous le terminal blanc là-bas?” «Au milieu de la mousse et des feuilles mortes, Philippe Boiron, guide de l’Appel des Bois, pointe du doigt un tas de terre, un dôme de 5 à 6 mètres de diamètre et un peu plus de 1 mètre de haut.» C’est un vieux charbon la mienne “, explique-t-il. La forêt d’Orléans a longtemps été utilisée, entre autres, pour fabriquer du charbon de bois. Le bois, mis en tas, était recouvert de terre.” La pierre à aiguiser a mis plusieurs jours à brûler “, raconte-t-il. le spécialiste, à tel point que les charbonniers ont vécu brièvement dans la forêt pour s’assurer qu’elle ne s’enflamme pas.

Philippe Boiron recommande chaleureusement la “Forêt voisine”, publiée en 1933 par Maurice Genevoix, aux amateurs. L’auteur, qui a beaucoup écrit sur la vallée de la Loire et la Sologne, raconte l’histoire d’un jeune charbonnier profondément amoureux et contraint de vivre en forêt pendant de longs mois pour gagner sa vie. Pour que sa femme puisse l’accompagner, il a construit pour la première fois une cabane en bois. «Il a magnifiquement décrit la forêt d’Orléans», explique notre guide.

NOUS EN PROFITONS POUR …

Faites un plongeon dans l’étang de la vallée, situé sur la commune de Combreux, un petit coin de paradis au coeur de la forêt d’Orléans. La plage de sable et l’herbe étendue vous donneront envie de profiter du soleil. Baignade surveillée du 3 juillet au 31 août de 12h à 19h Renseignements sur www.tourismeloiret.com

Découvrez le musée de la poterie et la forêt de Nibelle, la ville voisine, où l’activité de la poterie est démontrée à partir du XIIIe siècle. 44 bis, rue Saint-Sauveur, tous les dimanches de 10h à 12h et de 14h à 18h 2 à 4 euros. Informations sur www.museedenibelle.fr

Vivez comme un chasseur-cueilleur lors des stages nature proposés par le Forest Call. Expériences diverses: survie et bushcraft (à partir de 12 ans), accrobranche, cueillette, escape game nature, rencontre avec les arbres … La forêt n’aura bientôt plus de secrets pour vous. 15 à 80 euros. Informations et inscription sur www.lappeldesforets.com

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Ref. : leparisien.fr

A REGARDER ABSOLUMENT…

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