Alors que la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne se poursuit, le chef du Front Polisario, l’indépendant Sarhaoui Brahim Ghali, atteint de Covid-19 et d’un cancer, sera entendu par le juge de l’audience nationale Santiago Pedraz mardi prochain, 1er juin. Il sera dans le cadre de deux plaintes déposées contre lui en Espagne. Le personnage est au cœur du différend entre Rabat et Madrid.
Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
L’audience se déroulera par visioconférence. Lors de l’audience nationale de Madrid, le juge Santiago Pedraz interrogera Brahim Ghali dans le cadre de deux plaintes. Le premier, déposé par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme, pour des actes présumés de génocide et de torture remontant à 2009 contre des civils sahraouis vivant aux abords des camps de Tinduf, côté algérien.
La deuxième plainte est le fait de Fabel Breica, de nationalité espagnole mais d’origine sahraouie, qui l’accuse de détention illégale, de torture et d’atteinte à l’humanité, crimes dont Brahim Ghali aurait été l’auteur en avril 2019.
D’un point de vue judiciaire, l’interrogatoire du chef du front Polisario ne doit pas se terminer par une détention préventive. Le malade est au centre d’un conflit diplomatique qui remonte à la mi-avril, lorsque Madrid a secrètement accueilli le soldat saharaoui. Rabat en a rapidement pris connaissance et, à titre de mesure de rétorsion, a admis environ 8000 migrants sans papiers rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta le 17 mai.
Depuis, la relation Madrid-Rabat est encore très tendue et selon les deux pays, il va au-delà du cas unique de Brahim Ghali et englobe toute la question du Sahara occidental, qui est occupé par le Maroc depuis 1976 et dont le Front Polisario revendique l’indépendance totale.
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