Alors qu’un nouveau fou a été «neutralisé» en Dordogne ce lundi après une traque de 36 heures, le commandant du GIGN, le général Ghislain Rety, explique en partie l’augmentation de ces cas en raison de la crise sanitaire et de l’incarcération.
Terry Dupin, le maniaque de la Dordogne, a été interpellé ce lundi, en milieu de journée, par des tirs de représailles de la part des hommes du groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), après une chasse de 36 heures. C’est le prolongement d’une liste déjà longue, note le général Ghislain Rety, qui dirige ce service spécialisé dans les crises graves. Selon lui, la crise sanitaire et ses conséquences expliquent en partie ces flambées spectaculaires de violence.
Y a-t-il une augmentation du nombre de fous?
GHISLAIN RETY. Oui. C’est un phénomène exponentiel. Surtout depuis le début de l’année, il a été observé. Le GIGN est intervenu 27 fois depuis le 1er janvier pour des cas de folie. C’est deux fois plus que l’an dernier pour la même période.
Comment expliquez-vous cette explosion?
On peut penser que la crise sanitaire joue un rôle. Le Covid et les verrouillages ont mis les gens sous pression, et certains explosent. Il y a un effet autocuiseur, le terme me semble approprié. Dans le contexte de la santé, on peut aussi penser que les personnes qui auraient besoin de soins sociaux ou de dépistage psychiatrique n’ont pas été détectées.
Le profil des fous a-t-il également changé ces derniers mois?
Non, le profil reste le même. Les entreprises démarrent très souvent dans un contexte de conflit et de violence domestique. Certains auteurs présentent également un profil lié à la psychiatrie.
Terry Dupin, le fou blessé lundi et arrêté par le GIGN en Dordogne, avait des armes lourdes. Faites-vous face à des personnes plus dangereuses que par le passé?
Il avait effectivement une arme de guerre, mais rien n’indique qu’il ne l’ait pas eue depuis un certain temps. Je ne vois aucune escalade dans le type d’armes utilisées. Nous savons que la France est un pays de chasseurs, qu’il n’est pas difficile pour certains de se procurer des armes. Et les fous font aussi des dégâts avec des armes blanches. Je pense que le grand changement réside dans le nombre d’interventions.
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Terry Dupin et Valentin Marcone, le fou des Cévennes qui a abattu son patron et un employé de la scierie où il travaillait, ont tous deux été arrêtés après avoir chassé pendant plus de 24 heures. Voyez-vous également un phénomène à surveiller de près?
Il y a deux ans, nous avons mené une réflexion fondamentale sur la façon dont nous envisageons le harcèlement criminel, avec l’émergence très rapide de ressources et une couverture médiatique qui permet une action efficace mais aussi attire l’attention. Peu de temps après, nous avons été récemment confrontés à trois traques au GIGN, en Dordogne, en Cévennes et à La Chapelle-sur-Erde (Loire-Atlantique). La Belgique fait également actuellement face à un maniaque de la liberté. Le suspect (recherché depuis le 18 mai) n’a pas encore été retrouvé à ma connaissance.
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Ref. : leparisien.fr