Dix jours après l’éruption du Nyiragongo, l’activité sismique semble s’être calmée à Goma, mais l’ordre du gouverneur d’évacuer la ville reste en vigueur. Alors que certaines personnes déplacées commencent à rentrer chez elles, la majorité reste loin de la capitale provinciale. Les Nations Unies estiment que 514 000 personnes sont déplacées, dont environ 60 000 à Sake, à l’ouest de la capitale provinciale. Sake où l’aide d’urgence arrive enfin.
À Sake, des efforts d’aide humanitaire sont en cours pour quelque 60 000 personnes déplacées qui ont fui Goma. Ils ont désormais accès à des points d’eau potable.
Le premier convoi alimentaire du Programme alimentaire mondial est arrivé dimanche, mais en quantité insuffisante, selon le juge De Paul Bakulu, un volontaire de l’ONG congolaise La Lucha.
« La nourriture s’est améliorée. Car au départ il n’y en avait pas, juste quelques kilos d’afrine, quelques cuillerées d’huile. Mais dans le domaine de l’eau, MSF s’est suffisamment mobilisé. Des toilettes sont en construction. Mais le grand défi reste avec la nourriture. »
La distribution de cette aide alimentaire est d’autant plus difficile que les bénéficiaires n’ont pas été identifiés à leur arrivée à Sake. De Paul Bakulu pointe la responsabilité des autorités congolaises.
« Normalement, nous devrions voir le gouvernement prendre la tête de tout, de l’évacuation à l’abri et à la surveillance, mais le gouvernement congolais semble endormi, presque absent. »
Un autre défi auquel les personnes déplacées sont confrontées est l’insécurité. Ils ont été poignardés à deux reprises par des pillards en deux jours, l’un à Sake, l’autre non loin de là à Mubambiro.
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