Samedi matin, une réunion a été organisée devant l’usine PSA, qui abritera le futur CHU de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) d’ici 2028.
«Nous avons le sentiment que nous sommes devant un train fou qui ne s’arrêtera pas. “ Pour l’entrée de l’usine PSA, le site qui abritera le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le cardiologue Olivier Milleron compte toujours sur la mobilisation pour ralentir puis s’arrêter final avec le projet.
Ce samedi matin, le collectif Pas ça, pas là, pas comme ça, qui rejette cette fusion des hôpitaux de Beaujon, a organisé une nouvelle rencontre à Clichy (Hauts-de-Seine) et Bichat, à Paris (18). Au micro, le conseiller municipal (DVG) Denis Vemclefs a lancé un happening en demandant aux manifestants de «s’allonger devant le futur lieu pour symboliser les 305 personnes qui ne peuvent être hospitalisées» dans ce futur grand hôpital porté par l’AP-HP.
Car le futur CHU, déclaré d’intérêt public en juin 2019, devrait disposer de 994 lits, contre environ 1300 lors de la fusion des deux hôpitaux actuels. Il est proche de la sortie Garibaldi et accueillera également quelque 12 500 étudiants de l’Université Paris-Diderot. Lors d’un conseil extraordinaire dédié à ce projet de 1,3 milliard de dollars début mars, le président de l’AP-HP Martin Hirsch avait exhorté les élus à «lui faire une déclaration d’amour … et non une déclaration de doute».
Il a également assuré que la taille du futur hôpital pourrait encore évoluer, notamment en termes de personnel infirmier: «Le chapitre n’est pas clos. Si nous pouvons démontrer que cet hôpital doit être agrandi pour répondre au mieux aux besoins de la population, nous le ferons. “
L’autorité environnementale émet de nombreuses réserves
Des propos qui, selon les militants du collectif interhospitalier, n’ont pas encore été suivis: «Concrètement, la direction rencontre actuellement chaque directeur de département et leur dit: Si vous raccourcissez légèrement la durée moyenne du séjour, autant de lits peuvent être fermés pour vous, etc., témoigne Olivier Milleron, qui travaille à Bichat. Nous essayons d’amener tout le monde au futur hôpital. Sauf que pour atteindre 300 lits… Le problème est que chaque chef de service va défendre son propre territoire et toutes les négociations sont complètement opaques. Qui arbitrera et sur quelle base? “

Le médecin appelle une zone «déjà en faute» dans l’inventaire du câblage. «Aujourd’hui, quand on vient à Beaujon aux urgences et qu’on a besoin d’hospitalité, la moitié du temps on est référé ailleurs et surtout dans le secteur privé», explique-t-il. A Bichat, c’est une fois sur trois. Si nous réduisons encore le nombre de lits, comment prévoyez-vous que la situation des hôpitaux publics ne se détériore pas? “
Après avoir signé l’engagement de vendre le site PSA en décembre 2020, AP-HP a franchi une nouvelle étape pour le projet en mars avec le dévoilement du lauréat du concours d’architecture, le groupe Renzo Piano Building Workshop (déjà auteur du nouveau palais de justice de Paris). Mais un mois plus tard, le 21 avril, l’Autorité de l’environnement (AE) a rendu un avis très prudent sur le projet, demandant au maître d’ouvrage de préciser sa copie sur de nombreux sujets, notant notamment les problèmes d’accessibilité du site du projet et les nuisances sonores.
“Pour un projet de 1,3 milliard d’euros, les habitants ont peu d’informations”
Dans ses conseils, qui sont purement consultatifs et qui obligent uniquement l’AP-HP à fournir une réponse écrite, le LR demande une meilleure information du public, mais aussi des «données relatives à l’inventaire et aux caractéristiques de mise à jour du projet immobilier, pour expliquer le choix du site, revoir le dimensionnement des abris voitures et vélos et préciser le réaménagement des espaces publics autour du projet ».
Par exemple, en ce qui concerne la pollution, il indique que l’étude d’impact “est muette sur les émissions de gaz à effet de serre associées au projet, en phase de construction et en phase d’exploitation”. Une nouvelle épine dans le flanc du projet lorsque, début 2020, les deux garants de la Commission nationale du débat public (CNDP) avaient déjà démissionné, cette consultation n’ayant pas permis une information suffisante du public avant d’être remplacés. «Pour un projet de 1,3 milliard d’euros, les habitants ont relativement peu d’informations sur les alternatives, en particulier les coûts que représenteraient les rénovations de Bichat et Beaujon», note Juliette Ryan, responsable de la section locale du PCF.

Le collectif reste critique à l’égard de ce futur “mastodonte en béton”, construit en centre-ville, lorsque l’AP-HP a mis en avant le travail réalisé par le groupe de pianos Renzo pour présenter un projet très vert, avec “une grande place pour replanter” en notamment la rue Farcot, «une forêt urbaine ouverte sur la ville au profit du quartier et de ses usagers. “
Outre sa critique de l’offre de soins, le député (LFI) Eric Coquerel a de nouveau évoqué samedi un établissement «totalement différent». Regarde ce qui se passe ce matin avec le trafic. De là à la porte de Saint-Ouen, il est mis en bouteille et de l’autre côté également de l’avenue Victor-Hugo à Clichy. Construire un hôpital ici est un non-sens! Mis à part quelques technocrates qui ne connaissent pas la situation, c’est inimaginable. “
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Ref. : leparisien.fr