Avec un budget initial de 83 milliards, l’initiative n’a pu jusqu’à présent mobiliser que 10 milliards et seuls 3,5 milliards de francs CFA ont effectivement été dépensés sur place.
A la tête du Plan présidentiel pour la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’adjoint du Premier ministre auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, en charge du Plan, Paul Tasong Njukang, a eu du mal à défendre son bilan à 18 ans. Mai 2021 à Douala. Tasong a été invité à prendre la parole lors de la visite du Premier ministre Joseph Dion au Gicam, pour une réunion sur l’appropriation du plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par le secteur privé. “ne pas respecter les instructions du Premier ministre”.
Nommé par décret signé par Joseph Dion Ngute le 4 avril 2020, le coordinateur national a d’abord plaidé pour la patience en ouvrant ses propos. “Nous devions travailler d’abord sur le retour de la paix, c’était la première phase du plan”, a-t-il dit. Tasong a déclaré qu’il aurait déjà pu collecter 10,5 milliards de francs CFA sur les 89 milliards de budget adoptés dans le cadre de ce plan, qui vient en application de l’une des recommandations fortes du Grand Dialogue national qui a été adopté en octobre 2019. n’a consommé jusqu’à présent que 3,5 milliards de ces ressources mobilisées, gérées directement par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Les excuses de Covid
“Pourquoi ce manque de rapidité dans la signature des contrats, comment ne pas utiliser les 10 milliards mobilisés jusqu’à présent”, s’est opposé le PDG de Buns BTP Eric Njong lors de son intervention lors des échanges. Pour sa défense, le ministre Tassong a clairement évoqué la crise sanitaire avant d’indiquer qu’il se serait déjà rendu dans les pays donateurs pour lever les fonds promis si le Covid n’avait pas tout bloqué. Dans les coulisses, un homme d’affaires estime que les gérants de ce chat sont en train de freiner quatre fers en prévision d’éventuels circuits de pots-de-vin et autres rétro-commissions. Le Premier ministre Dion Ngute a néanmoins rappelé, lors de sa visite à Douala, la nécessité «d’éradiquer l’économie de guerre et de la remplacer par une véritable et vertueuse». D’où son attrait pour le secteur privé, qui contribue pour environ 40% au budget de l’Etat. «Le chômage de masse des jeunes favorise leur emploi, beaucoup de jeunes veulent retrouver une vie normale mais n’ont pas de perspectives, il faut leur redonner de l’espoir», a insisté Dion Ngute. Le cap est fixé, mais il faut encore se donner les moyens pour y arriver.
“Quand il y aura la paix, le reste suivra”
Et l’une des critiques récurrentes du plan présidentiel est sans aucun doute son timing. Sans le dire franchement, les hommes d’affaires pensent que le président a sans aucun doute mis la charrue avant les boeufs. “S’il y a la paix, le reste suivra”, a chuchoté Christophe Eken, par exemple, le président de la Chambre de commerce. «Plus de 90% de la population a tourné le dos aux sécessionnistes», a longuement répondu Dion. «Hormis Lebialem (Sud-Ouest), Mbui et Momo (Nord-Ouest), les 7 autres départements des deux régions sont revenus à la vie normale». Sur le chemin de la victoire de la guerre, l’Etat camerounais doit désormais gagner la paix et c’est loin d’être facile. «Il y a encore un travail de sensibilisation à faire», déclare l’entrepreneur Kate Fotso. Malgré les efforts du gouvernement, malgré la bonne volonté des communautés francophones qui ont accueilli des anglophones au point de créer des petites entreprises, de nombreux anglophones réclament toujours la marginalisation, mais il faut savoir pourquoi ce sentiment persiste ”, le promoteur de Telcar Cocoa, le plus grand exportateur de cacao du Cameroun. «Les projets sur le terrain doivent être guidés par des acteurs de développement crédibles. Nous avons besoin d’incitations fiscales pour promouvoir ces investissements car les entreprises privées ne font pas de charité mais veulent gagner de l’argent », a déclaré Olivier Mekulu Mvondo, PDG de la CNPS.
Hiondi Nkam IV
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