Mohamadou Dabo, l’homme d’affaires tout-puissant très proche du parti présidentiel RDPC, est au cœur de l’audit de la gestion des fonds Covid-19. Il pourrait faire l’objet de poursuites pénales.

Figure discrète du monde des affaires camerounais, Mohamadou Dabo est à l’honneur depuis le 19 mai. Dans un rapport d’étape de la Chambre des Comptes divulgué sur les réseaux sociaux, le magnat de la société Mediline Medical Cameroon SA est désigné comme l’un des principaux bénéficiaires des marchés spéciaux concernant les tests de dépistage du Covid-19. Celui-ci, qui selon la Chambre est en sommeil depuis plusieurs années, a été réactivé au printemps 2020 “pour les besoins de l’affaire”.

Selon le rapport, Mediline Cameroon SA a bénéficié d’un “quasi-monopole” et a facturé “des prix disproportionnés” pour l’achat de 1,4 million de tests auprès de la société Moda Holdings, qui a été désignée par la Chambre des Comptes comme actionnaire de Mediline Medical. , et également détenue par Mohamadou Dabo. Moda Holdings a agi en tant qu’intermédiaire avec le fabricant de tests sud-coréen SD Biosensor. Selon le tribunal, la perte de l’opération au profit de l’Etat s’élèverait à 14,5 milliards de francs CFA (environ 22 millions d’euros). Mohamadou Dabo est depuis longtemps l’un des ambassadeurs des affaires coréennes en Afrique centrale. Depuis le début des années 2000, il est même consul honoraire de Corée du Sud à Douala.

Le FMI appelle à la responsabilité

Ce financier du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel, est originaire du nord du pays, tout comme la ministre de la Santé Manaouda Malachie. Benjamin du gouvernement, ce dernier a été entendu par la Cour pénale spéciale, mardi 18 mai, dans le cadre d’une enquête menée par le ministre de la Justice Laurent Esso sur des affaires de “détournement financier” en lien avec des fonds Covid versés par le Fonds monétaire international. Alors que le FMI a appelé à la mise en place d’un “audit indépendant” de la gestion des fonds covid le 23 mai, Mohamadou Dabo pourrait être directement visé dans des poursuites pénales.

En janvier 2018, il avait déjà été en contact avec la Cour pénale spéciale à propos du contrat de réhabilitation de l’aéroport international de Garoua (le troisième du pays). Le contrat de 3,7 millions de dollars a été attribué en 2011 à un consortium qu’il a dirigé: Silicon Technology System, considéré comme «fictif» par les chercheurs camerounais. Mahamadou Dabo n’a finalement pas été traduit en justice.

Cette nouvelle affaire pourrait signifier une autre mauvaise passe pour le milliardaire. Cet hiver, il avait déjà été contraint de fermer sa compagnie aérienne, spécialisée dans l’aviation d’affaires, Global-S-Aviation, après le retrait de sa licence d’exploitation par les autorités camerounaises le 1er février (AI du 12/02/21).

Intelligence de l’Afrique

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Ref. : 237online.com

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