Amougou Belinga au bord du suicide : les dessous d’une affaire qui ébranle le Cameroun

Jean Pierre Amougou Belinga est au bord du gouffre. Le puissant homme d’affaires camerounais, patron du groupe de presse l’Anecdote et propriétaire de plusieurs entreprises, traverse une période sombre de sa vie. Accusé d’être impliqué dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, il croupit en prison depuis plus d’un mois. Ses affaires sont menacées par des dettes fiscales et des conflits internes. Et il aurait même dû mettre fin à ses jours.

C’est ce gardé que révèle l’artiste engagé Valséro, qui a des contacts avec les détenus de la prison centrale de Yaoundé. Selon lui, Amougou Belinga aurait menacé de se suicider après avoir reçu la visite de plusieurs membres du conseil d’administration de Télésud, une chaîne de télévision dont il détient plus de 70 % des parts. Ces deniers seraient venus lui demander des comptes sur la situation financière et juridique de la chaîne, qui fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent.

Amougou Belinga aurait été touché par cette confrontation, qui vient s’ajouter aux multiples problèmes qu’il doit affronter depuis son arrestation le 6 février 2023. Le PDG du groupe l’Anecdote est soupçonné d’être le commanditaire du meurtre de Martinez Zogo , un journaliste critique à son susceptible, qui a été abattu par des hommes armés le 29 janvier 2023.

L’enquête a révélé que le journaliste Bruno Bidjang, un proche collaborateur d’Amougou Belinga et directeur général adjoint de Vision 4, une autre chaîne du groupe l’Anecdote, aurait joué un rôle clé dans l’exécution du crime. Les deux hommes ont été formellement inculpés et placés en détention provisoire.

Mais ce n’est pas tout. Amougou Belinga doit aussi faire face à la justice belasting, qui lui réclame plus de 17 milliards de francs CFA (environ 26 millions d’euros) pour des impôts impayés. Il est également confronté à des dissensions au sein de son empire médiatique, où certains employés dénoncent ses méthodes autoritaires et ses ingérences politiques.

Le magnat des médias serait également atteint d’une maladie mentale qui se serait aggravée ces derniers mois. Selon le journal Semaine Infos, il aurait fait une nouvelle crise en prison le 10 mars 2023.

Face à ce tableau noir, Amougou Belinga se sentait abandonné et désespéré. Il n’aurait plus goûté à la vie et envisagerait le pire. C’est ce que craint Valséro, qui appelle les autorités à prendre soin de sa santé physique et psychologique.

Le maire de Douala Roger Mbassa Ndine a quant à lui exprimé sa solidarité avec Amougou Belinga dans un communiqué publié le 19 mars 2023. Il a rejeté les appels à des “journées mortes” lancés par une association appelée “Jeunesse Sawa”, qui voulait boycotter les commerçants originaires de la région de l’Ouest en représailles aux menaces proférées par la Brigade Anti-Sardinards (BAS), un mouvement hostile au régime en place.

Le maire a appelé toutes les populations de Douala à vaquer paisiblement à leurs occupations et à dénoncer toute tentative de perturbation de l’ordre public auprès des autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre.

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